Pousse Rapière    (Dimanche 18 juillet 2021)                                              La République des Pyrénées   –     Sud-Ouest Dimanche

GARLIN – Succès total

 

Garlin 17 juillet novillada avec picadors

6 novillos de Pedraza de Yeltes pour Tomás Rufo, de Talavera de la Reina, Alejandro Mora de Plasencia, et Manuel Perera de Villanueva del Fresno.
Beau temps, température agréable.
Jauge covid (1000 personnes) complétée, ce qui constitua la première satisfaction pour la Peña Taurine de Garlin qui avait mis la jambe, résolue à ne pas laisser ses arènes silencieuses en cette temporada atypique.
Mais le principal motif de fierté est le spectacle offert, avec un nouveau succès de la ganadería fétiche de nos obstinés béarnais puisque deux novillos (troisième et sixième, donc dévolus à Manuel Perera et curieusement nommés Alambrisco l’un et l’autre) furent à juste titre honorés d’une vuelta al ruedo posthume.

Manuel Perera c’est le genre de type qui dit « Tapis ! » à chacune de ses sorties. Alambrisco 1, negro mulato listón, fut un joli novillo vif, brave au cheval en deux rencontres, encasté et doté d’une corne gauche en or. Le gamin venu d’Extremadure profita de cette vertu pour délivrer une faena culminée précisément sur cette main, connectant facilement avec les tendidos qui reconnurent chez ce garçon une générosité et une sincérité sans faille. Pinchazo et entière concluante, deux premières oreilles dans l’escarcelle. 
Alambrisco 2, novillo rouquin taille XL fidèle au type El Pilar et tout aussi brave que son homonyme (deux rencontres, la première spectaculairement poussée) offrait une noblesse douce et durable. Manuel montra un caractère plus tempéré, au cours d’une faena exposée qui enthousiasma les gradins au point de lui pardonner son bégaiement à l’épée et lui attribuer une nouvelle oreille, pâle reflet de la tenue de la faena et de la valeur du novillo.

Le sobrero sorti en second bis pour Alejandro Mora (le titulaire s’étant cassé une corne dès sa sortie en se jetant sur un burladero) n’était pas un grand novillo mais autorisa une faena de superbe contenu artistique. Alejandro torée les pieds à plat sur le sable, dans l’attitude relâchée de celui qui sait et savoure ce qu’il réalise devant les toros, pour offrir des séries de naturelles nacrées et ourlées de remates somptueux. Une très bonne estocade et deux oreilles tombent du palco. Son second opposant refusa rapidement le combat, n’autorisant que des passes isolées dont la personnelle saveur  fut toutefois suffisamment appréciée par le conclave pour que le torero soit appelé à saluer.

Tomás Rufo, très attendu après son important triomphe de Mugron, se trouva bien mal servi par le sort. Son premier novillo, noble, n’eut pas la combativité nécessaire pour trimballer ses kilos excessifs, et son second fut un autre manso démissionnaire. Pas de possibilité donc pour le tolédan de faire grand étalage de sa classe, si ce n’est lors de quelques séries de muleta au patapouf qui ouvrit la course, ou par des quites qui lui permirent de s’illustrer à la cape. Il ne put donc écouter que des ovations solidaires à l’issue de chacun de ses combats.

Prix du triomphateur à Manuel Perera, et prix à la meilleure cuadrilla pour celle du même Perera pour la lidia du sixième novillo, avec notamment Mathieu Guillon brillant aux banderilles et Morenito de Arles efficace dans la brega.
Sortie à pied mais acclamée pour Tomas Rufo, et sur les épaules des porteurs pour Manuel Perera, Alejandro Mora et le mayoral.

Pousse Rapière

Photos de Bertrand Caritey